© Philippe Dumas, 2003
Extrait du catalogue
Né à Cannes en 1940, Philippe Dumas fit ses études à l’Ecole des métiers d’art et à l’Ecole nationale supérieure des Beaux Arts.
Admirateur de Töpffer, Busch, Rabier, Boutet de Monvel, Samivel et surtout Jean de Brunhoff, il commença, en 1971, cependant à créer d’abord pour les adultes puis, en 1976 seulement, pour les enfants, la plupart de ses livres paraissant à l‘Ecole des loisirs. Il y alterne les grands albums élégamment aquarellés et les petits livres griffés de petits dessins à la plume très alertes, au trait empreint d’un humour tendre et ébouriffé ou d’une ironie réjouissante, acérée sans méchanceté .
On doit, à ce maître incontesté du dessin, une belle centaine de livres.
D’une culture éclectique et d’un esprit très ouvert, il excelle dans les illustrations à la fois de grands textes de la littérature, des chansons et comptines du patrimoine (Au clair de la lune, Il pleut bergère, et Le temps des cerises), revisite les contes traditionnels (Les fées) et même la Bible, et se moque avec une irrévérence savante de ses gens de lettres préférés : les Portraits-devinettes , concoctés avec Anne Trottereau , et Victor Hugo s’est égaré sont des réussites exceptionnelles.
Bon nombre de ses livres s’inspirent, avec simplicité, pudeur, authenticité, sincérité et émotion contenue, des événements de sa vie familiale, ainsi Ce changement-là qui raconte la mort de son père, Pêche à pied qui évoque la connivence affectueuse d’une escapade en bord de mer inondée de tendresse paternelle ou Fils Hermès où les souvenirs personnels se mêlent avec la description du fonctionnement d’une entreprise élitiste et raffinée.
Il donne même aux nobles héros des contes le visage de ses proches parents et amis, ainsi de son compère Boris Moissard qui lui servit de modèle pour de savoureux portraits dont celui du berger de Une ferme, de chacun de ses cinq enfants à qui nombre de livres sont dédiés, ou de ses neveux croqués princièrement dans La reine des abeilles des frères Grimm.
Nostalgique des villages et des maisons d’antan, il ressuscite des scènes de la vie rurale et bourgeoise avec une talentueuse distance poétique. Il partage en bon pédagogue sa connaissance des arts équestres avec ses jeunes lecteurs avec une érudition qui ne pèse jamais (L’équitation et l’école espagnole de Vienne et Nougatine). Même ses leçons de morale ou de savoir-vivre sont distillées avec une drôlerie irrésistible- indispensable Convive comme il faut!- et une allégresse désinvolte qui leur ont assuré un durable succès.
Il dessine et peint aussi sur le motif et Dieppe à deux , fruit de sa vieille amitié avec Gérard Barthélémy qu’a édité Elizabeth Brunet, nous dévoile, comme Trajets qui illustre une méditation de Ulrike Blatter parue chez Bilboquet, une autre facette, bien séduisante, de son grand talent.
Une exposition qui a eu lieu à Médiathèque Jean Moulin, Margny-lès-Compiègne
du 04/10/2003 au 25/10/2003