(Neuilly-sur-Seine, 2 octobre 1961) Pseudonyme de Éric Meallant. Après des études de médecine, de philosophie et de cinéma, Alan Mets a, depuis 1991, écrit et illustré, à L’École des loisirs où il fut parrainé par Tomi Ungerer, plus de trente albums, illustré une vingtaine de romans – dont huit de Christian Oster- et créé les couvertures de nombreux livres de la collection « Neuf ».
Il détourne avec délectation les personnages et animaux traditionnels des contes merveilleux, des fables et des fabliaux (Ma culotte, 1997), revisitant le monde du cirque (Etoile, 1995) et celui du show-biz, du rock, parodiant irrespectueusement les utopies du XVIIIe siècle autant que les romans de piraterie (John Cerise, 1993) ou les polars (C’est le bazar, 1994), animant des scènes de vampires (Juliette) ou d’Indiens (Ugh!, 1997), se jouant de Xfiles et des films de science-fiction (Docteur Mars, 1993), en un joyeux syncrétisme entre tous les univers culturels, littéraires, cinématographiques, télévisuels, musicaux, sans hiérarchie des genres.
Aux stéréotypes de cette culture très éclectique, se superpose une peinture réaliste de la société contemporaine dans une galerie réjouissante de portraits anthropomorphes. Ses héros masculins, quoique timides, sauvent leur belle avec des moyens particulièrement cocasses, souvent impolis, parfois même scatologiques. Avec pudeur, cependant, et une tendresse (Mon chat stupide) souvent un peu acide, accompagnée d’une certaine dose de loufoquerie. La sensualité est présente dans le rapport gourmand à la nourriture (Le Jour du gâteau ou Pirates de bonbons, 2008). Même s’ils sont souvent fripons, mal élevés (Les Doigts dans le nez, 2000), parlent argot et se plaisent à faire les 400 coups, les héros sont positifs, généreux, courageux, ouverts aux autres, sensibles, respectueux de la nature et de sa faune. Et cela sans mièvrerie, car ces moments d’émotion s’accompagnent d’un pétillant ludisme linguistique et d’un graphisme vigoureux.
Les techniques sont différentes d’un livre à l’autre et les aquarelles du début ont fait place à la gouache, à l’acrylique, à l’encre ou à des techniques mixtes. Les matières sont transparentes parfois, ou plus ou moins opaques, avec des coups de pinceau invisibles, ou au contraire très présents, des effets de gouache blanche (Fleur, 1994) qui donnent une forme de lyrisme mystérieux à certaines images (J’ai vu l’ours, 2000).
Un univers sensible, optimiste, et allègrement iconoclaste.
Janine Kotwica
Dictionnaire encyclopédique de littérature de jeunesse
Cercle de la Librairie, 2013
Griffon N°172, Septembre-octobre 2000, N° spécial Alan Mets.
Kotwica (Janine), « Faisons connaissance avec Alan Mets », Parole N° 56, Automne 2003.
par : Cercle de la Librairie
Livre