(Chaumont, 16 août 1939)
Après des études à l’École des Beaux-Arts de Nancy, Danièle Gustin épouse, en 1960, le graphiste Louis Bour dont elle aura trois enfants, tous illustrateurs.
Ses débuts chez Grasset (Au fil des jours s’en vont les jours, 1973 – Aiglon d’or du festival de Nice), sous la houlette de François Ruy-Vidal, sont immédiatement couronnés de succès. Suivront des images rayonnantes de poésie et de fraîcheur sur des textes de Jean-Claude Brisville (Un hiver dans la vie de Gros-Ours, 1974 – Médaille de bronze, Leipzig – Prix Andersen, Rio de Janeiro, Oleg le léopard des neiges, Oleg retrouve son royaume), Jacques Chessex (Le Renard qui disait non à la lune, Marie et le chat sauvage, Neuf l’oeuf ), de la Duchesse de Bedford (Le Joyeux Fantôme), Henriette Bichonnier (Boucle d’or et les trois ours, et L’irrésistible ascension d’Adèle Lapinou, tous deux réédités par Des Lires en 2003) et Jean Joubert (Voyage à Poudrenville). Elle illustre avec un lyrisme teinté d’humour Pierrot ou les secrets de la nuit de Michel Tournier et La Poule a trouvé un clairon dont l’interprétation naïve et joyeuse a ravi son auteur Daniel Boulanger.
On lui doit aussi des lectures très personnelles de classiques de la littérature pour la collection «Grands lecteurs » chez Grasset, des contes (Perrault et Andersen) des fables de La Fontaine, et surtout des Lettres de mon moulin ou de La Mare au Diable où son amour de la nature, des maisons rurales et des paysages agrestes fait merveille. Sa vision sage et malicieuse de l’enfance et son goût pour les intérieurs d’antan donne aux Malheurs de Sophie un charme bien dans l’esprit de la Comtesse.
En 1975, elle crée pour les Editions Bayard le personnage célébrissime de Petit Ours Brun. Décliné en produits dérivés de toutes sortes, il revit, chaque mois, une nouvelle aventure dans la presse et les albums. Destiné aux tout petits, il les accompagne avec une attention pleine de tendresse dans tous les moments de la vie quotidienne et dans tous les événements affectifs d’une vie d’enfant. Danièle Bour se fait aider ponctuellement par ses enfants, Martin pour Popi, Laura et Céline Chollet pour les mises en couleur de Pomme d’api. Au bout de près de trente ans, les gouaches sont toujours aussi veloutées, les décors aussi délicatement peints, inspirés par les villages, les jardins, les champs et la maison des confins de la Bourgogne où la famille s’est installée sur le site d’un ancien moulin en 1994.
Janine Kotwica
Dictionnaire encyclopédique de littérature de jeunesse
Cercle de la Librairie
- Hommage à Danièle Bour, Catalogue d’exposition, Médiathèque Marguerite Yourcenar, Fâches-Thumesnil, 1997, Contributions et témoignages (Marie Aubinais, Daniel Boulanger, Didier Guilbaud, Christine Mignot, Raymond Poulidor…), Dessins (Hassan Massoudy, Plantu, Tony Ross, Mary Wabbes).
par : Cercle de la Librairie
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