L’Atelier An Girard, rue Campagne première, se trouve à deux pas du lieu où fut tournée la mythique scène finale d’À bout de souffle. Le lieu était convivial, exigeant dans ses choix, et privilégiait le dessin d’humour et l’illustration. Les vernissages y étaient animés, et tout ce qui compte dans le monde du graphisme envahissait alors gaiement les trottoirs, l’annexe d’en face et le bistrot d’à côté. Aidées efficacement par Marie-France Beaucourt, l’actrice Danièle Delorme et sa soeur Théote Grière s’étaient d’abord fixé comme objectif la valorisation de l’œuvre de leur père, le peintre, affichiste et dessinateur satiriste André Girard (1901-1968), puis elles ont jeté leur dévolu sur une joyeuse pléïade d’artistes, vivants ou décédés, éditant un catalogue pour chaque exposition. Se sont succédées, sur leurs cimaises, les œuvres de personnalités aussi différentes que Lionel Koechlin et Bosc, André François et Lécroart, Daniel Maja et Christophe Besse, Alexandre Trauner et Mosé, Gus Bofa et Serge Hambourg, Karel et Cabu, Chaval et Trez, Blachon et Tetsu, et bien d’autres encore, sans oublier Avoine, ami de Guy Billout, qui l’avait introduit dans ce cénacle très masculin. Depuis, hélas! Danièle Delorme s’en est allée divertir les anges par delà les nuages, sous les applaudissements de ses collègues acteurs et les regrets du monde des arts graphiques.
La galerie, après une ultime exposition consacrée à André Girard, ferme ses portes.
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31 mai 2016
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