Letizia Galli
Née à Florence le 14 mars 1944, Letizia Galli commence une carrière d’architecte avant de fournir au Corriere dei Piccoli de savoureuses bandes dessinées adaptées des grandes œuvres du théâtre ou de l’opéra. Après ces débuts remarqués dans son pays natal, elle publie, comme illustratrice ou auteur-illustrateur, de nombreux albums principalement en Espagne, aux États-Unis, en Allemagne, en France et, bien sûr, en Italie.
Sa première source d’inspiration est l’Italie patrimoniale chère à son enfance toscane, et, seule ou avec la complicité de Monica Sangberg ou de la scénariste Laura Fischetto, elle crée des albums savants et fantaisistes à la fois qui rendent accessibles les univers artistiques de Vinci ou Michel-Ange (Mona Lisa, the secret of the smile, 1996 et Michael the angel, 1993, traduits en italien en 2016), le cinéma de Fellini auquel elle dédie un album (Le Rêve de Federico, Prix Encres et argent, 1994), des personnages historiques tels Christophe Colomb (All pigs on deck , 1991), les héros de la Commedia dell Arte (Harlequin and the Green Dress 1994 et Des Lires 2003), les mythes gréco-latins (Prix Octogone, 1991, édité en italien en 2011) et la Bible (72 épisodes télévisés, 1987-1988 puis livres traduits en 27 langues). Son dernier opus, Agata Smeralda, hommage à sa ville natale et à son Musée des Innocents, exprime sa compassion, paradoxalement non dénuée d’humour, pour les enfances déshéritées (2016).
Grande admiratrice des avant-gardistes russes mais aussi du Pop- Art, de Rauschenberg ou Rosenquist, elle assimile pour les faire siennes ces différentes inspirations esthétiques dans des albums plus personnels qui ont pour héros des enfants de notre temps, petit mendiant du métro de Moscou (Connais-tu Igor? Prix Octogone, 1998 – Deux prix en Allemagne), rappeur en herbe (Le Rythme de la rue, 1997), jeune caribéen troublé par les mystères des mondes parallèles (Comme le papillon, 2000 – Comme un vol de papillon, 2009), ou vaillante Alice latino-américaine victorieuse de la peur (La Folle équipée, 2005) .
Elle crée, en 2008, une série de petits livres altermondialistes qui sont, hélas ! restés inédits.
De son amie la romancière guadeloupéenne Maryse Condé, elle a illustré un petit roman de science-fiction, La Planète Orbis (2002), et un superbe voyage initiatique sur le Niger, A la courbe du Joliba (2006).
Son œuvre a été exposée en Europe et au Japon, et elle a fait une importante donation au Musée de l’Illustration Jeunesse de Moulins. Récemment, la prestigieuse exposition itinérante Storie di Bambini a présenté ses portraits d’enfants à Florence, Naples et Venise (2016 à 2018).
Un univers ambitieux, animé d’une réelle exigence culturelle, d’une belle richesse graphique, inspiré par des sentiments généreux sans mièvrerie, où l’amour de la musique et de l’art tient une place de choix.
Janine Kotwica
par : Les Maîtres de l'imaginaire
Fiche Pédagogique