(Choisy-le-Roi, 24 avril 1916 – Yvelines, 15 juin 2004)
Fille d’un célèbre architecte russe, Olga Solotareff est élevée à Soissons dans une maison qui avait appartenu à la comtesse de Ségur. Elle suit les cours de l’École du Louvre, puis épouse, à Alexandrie, Henri El Kayem, médecin libanais francophone et francophile, grand amateur de littérature. Ils ont quatre enfants, dont deux, Grégoire Solotareff et Nadja, sont des gloires reconnues de l’édition pour la jeunesse. Après des tribulations en Égypte (1950-1956) et au Liban (1956-1960), la famille fuit les troubles politiques, s’installe en Bretagne dans une maison d’enfance de Olga. Elle occupe ensuite dans les Yvelines, avec son mari qui francise son nom en Lecaye, une maison agreste entourée d’un charmant jardin, représentés dans son œuvre (Léo Corbeau et Gaspard Renard, 2004)..
Elle prend en main l’instruction et l’éducation artistique de ses enfants qui ne seront scolarisés qu’à l’adolescence. C’est pour eux qu’elle crée des histoires, toujours illustrées à la gouache, qui seront publiées à leur instigation par l’École des loisirs à partir de 1986 (La Famille Ours)..
Elle illustre des textes de sa progéniture, le scénariste Alexis Lecaye (Trolik, 1991), Nadja (Le Petit Lapin de Noël, 1996, Le Lapin facteur, 2001, Le Secret de Mina, 2002, Elise la couturière, 2003), Grégoire Solotareff, (L’Invitation, 1998; Kouma le Terrible, 1999, Neige, 2000, Je suis perdu, 2002, Mimi l’Oreille, 2003, Pas de souci, Jérémie!,2004) et sa petite-fille Angélique (Maudites lunettes, 2006). Intarissable conteuse, artiste inspirée, elle est aussi auteur-illustrateur (Victor et la sorcière,1989, Malvina , 1993, Didi Bonbon et Docteur Loup, 1994, Le Ballon, 1999, Le Fouet magique, 2001).
Ses héros anthropomorphes (lapins, ours, loups, souris), nés de son talent de peintre animalier et de sa profonde générosité, surmontent des épreuves dramatiques, permettant à l’enfant une identification gratifiante qui l’incite au dépassement de soi..
Admiratrice de Rojankowski, elle s’inspire de sa chère Russie pour ses intérieurs rustiques et raffinés et ses paysages et architectures nordiques. Héritière des Fauves, son pinceau est généreux, toujours lyrique, sa palette étendue, d’une grande richesse chromatique, et ses pages de garde, elles-mêmes, sont de magnifiques tableaux.
Une quête incessante de la sérénité et de la paix en soi et autour de soi.
(Prix Culture et Bibliothèques pour tous, 1994, prix Enfantaisie, 2001)
Janine Kotwica
Dictionnaire encyclopédique de littérature de jeunesse
Cercle de le Librairie
Diatkine (Anne), « L’errance n’est pas une douleur », in Mémoires intimes d’un siècle bouleversé pp12-19, Plon, 1999.
Kotwica (Janine), Album(s) de famille : Olga Lecaye, Nadja, Grégoire Solotareff, Catalogue d’exposition, Alcazar de Marseille, L’École des loisirs, 2005.
Kotwica (Janine), « Album(s) de famille », Parole, 2, 2005.
par : Cercle de le Librairie
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