Né à Decize en 1941, Guy Billout a suivi les enseignements des Arts appliqués de Beaune avant de travailler, à Paris, dans la publicité. Il part, en 1969, pour les Amériques, où Milton Glaser, directeur artistique du New York Magazine, publie quatorze dessins. Ce sera le début d’une fabuleuse carrière de dessinateur de presse et il essaimera dans Time, Fortune, Washington Post, Business Week, Wall Street Journal, New York Times, des Annual Reports pour l’industrie, et surtout The Atlantic Monthly de Boston où, durant 24 ans, il occupera une pleine pa
ge avec pour seule contrainte son bon vouloir. Depuis le désastre du 11 septembre 2001, il illustre, dans The New Yorker, les articles du journaliste d’investigation Seymour Hersh, spécialiste des affaires militaires.
Il enseigne à la Parsons School of Design de New York depuis 1985.
Admirateur d’André François, Savignac, Ronald Searle, Hergé, Folon…, il cultive la ligne claire et subit l’influence du Shin-hanga :
Il a créé des pochettes de disques et édité des estampes (Civil engineering, Vision…).
Les monuments et paysages des bords de Loire resteront, au fil des ans, une source vive d’inspiration pour ses images, ainsi dans The Frog who wanted to see the Sea,(Creative editions, 2007).
Lorsque Guy Billout, « illustrauteur » avant tout, s’attaque à un livre, il le dessine sans-texte, ou, à de rares exceptions près, il en crée le texte et les images.
Son aventure éditoriale a commencé par l’éblouissant Bus 24, (Harlin Quist, 1973), publié à New York puis à Paris, qui salue l’émergence d’un des maîtres de l’humour philosophique. Le livre sera réédité en 1997 et,1998, et repris en dessin animé.
Les voyages tiennent une place de choix dans son œuvre. Dans By Camel or by car (Prentice Hall, 1979), traduit par Histoires de partir chez Gallimard en 1980, on retrouve cette attirance pour les moyens de transport en tous genres, du dromadaire au vaisseau spatial. C’est dans le compartiment d’un train que se déroule Journey, (Creative editions, 1993), un album magnifique mis en page par Rita Marshall et repris par Pierre Marchand chez Gallimard (En voyage, 1993).
Sa fascination pour les architectures anciennes ou contemporaines, le mobilier urbain, les ouvrages d’art, les phares… s’épanouit tout particulièremet dans Stone & Steel A Look at Engineering (Prentice Hall, 1980), Il y a quelque chose qui cloche (Harlin Quist, 1998) et Il y a encore quelque chose qui cloche (Seuil Jeunesse- Crapule, 2002).
Guy Billout manifeste une prédilection pour l’antique. Nombre des bâtiments représentés sont néoclassiques ou antiques, avec frontons et colonnades plus ou moins stables, certes, mais toujours d’une grande élégance. Cependant, lorsqu’il nous raconte les grandes légendes de la mythologie gréco-romaine, il les replace dans des décors résoluments modernes où l’on peut reconnaître, la plupart du temps, des vues de New York (Thunderbolt & Rainbow A look at greek mythology Prentice Hall, 1981).
Guy Billout illustre parfois les textes des autres et a participé à de nombreux ouvrages collectifs.
De ses techniques, il dit : :« Je fais des dessins à l’encre indélébile et je colore à l’aquarelle, en aplats comme j’aime dans les estampes japonaises…. J’utilise aussi l’ordinateur dont le grand mérite est une plus grande rapidité et un vrai plaisir dans l’exécution… »
Ses images sont sagement ordonnées, leur palette mélodieuse, mais un détail surréaliste déséquilibre leur belle ordonnance. La connotation spirituelle n’est jamais loin.
par : Les Maîtres de l'imaginaire