Janine Kotwica

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Louis Joos Ombres et lumière


Louis Joos

Ombres et Lumière

J’éprouve pour Louis Joos admiration et affection.

Admiration pour le merveilleux artiste qui a imagé tant d’albums inoubliables, et pour le musicien sensible aux fougueuses interprétations jazziques. Et affection pour l’homme discret, généreux et attentif aux autres que j’ai eu la chance de côtoyer à diverses reprises dans mon parcours professionnel.

Il m’a, plusieurs fois, prêté des œuvres pour mes expositions : séjourner quelques heures dans son riche atelier pour préparer ces manifestations et rencontres, ou simplement pour boire un excellent café lors de mes escapades bruxelloises, a été un rare bonheur.

Il avait participé, en 1999, à mes Impressions d’Afrique avec de très beaux dessins de L’Espoir Pélican et, à cette occasion, il était venu à Senlis rencontrer mes étudiants.

La participation, par le prêt, de peintures de nus, élégantes et sensuelles, à Pour adultes seulement Quand les illustrateurs de jeunesse dessinent pour les grands, fut un autre instant mémorable (2010). Cette exposition défraya la chronique car elle fut interdite par un politicard de province que Louis Joos n’a pas manqué de comparer au procureur Pinard qui censura Les Fleurs du mal. Ainsi l’affubla-t-il, non sans humour, du sobriquet « Cru Pinard 2010 »!

Grand admirateur d’André François, il contribua à André François Remember, hommage à ce grand artiste par ses pairs (2014) en lui offrant, en pianiste amoureux des chats, une aubade féline.

En 2013, j’avais organisé une rétrospective de son travail, autant en direction des adultes que vers la jeunesse, au Centre André François dont j’assurais alors la direction artistique. Il était venu à la rencontre du public lors du vernissage, et nous avions conclu la manifestation avec un concert de piano où il a ébloui tous les assistants. C’est du catalogue de cette exposition Louis Joos, Ombres et lumière, que j’ai extrait et actualisé le texte ci-dessous.

Qui est Louis Joos ?

Né le 1er mai 1940 à Auderghem, « commune de Bruxelles dépourvue de problèmes linguistiques (pour le moment…) », formé en Humanités artistiques à l’Institut Saint-Luc et en illustration et gravure à l’Académie de Bruxelles, enseignant à l’Académie de Watermael-Boitsfort, Louis Joos est un des grands maîtres belges du graphisme contemporain.

Il s’est fait d’abord connaître comme illustrateur de séries documentaires puis, surtout, comme auteur de bandes dessinées où ce « fêlé de jazz » nous fait partager sa passion pour la musique afro-américaine. A partir de 1992, il illustre, essentiellement sur des histoires de Rascal et de Carl Norac, des albums pour la jeunesse édités chez Pastel, branche belge de l’École des Loisirs. Ces petits chefs d’œuvre seront traduits dans de nombreux pays à travers le monde (Allemagne, Chine, Corée du Sud, Danemark, Etats-Unis, Japon, Pays-Bas…) et lui vaudront, sur la scène internationale, des prix prestigieux comme le Grand prix graphique de la foire de Bologne (1993), le Katholischer Kinderbuchpreis (1995), le Prix « Québec-Wallonie- Bruxelles » (1997) et, deux fois, la Pomme d’or à la Biennale de Bratislava (1994 et 1995).

A la Renaissance du Livre, dix ans plus tard, il offre de somptueuses images aux mots de Baudelaire, Verlaine, Queneau, Artaud et aux souvenirs de Saint-Exupéry.

Sa participation à la presse, pour ponctuelle qu’elle soit, est loin d’être négligeable.

Il a exposé naturellement en Belgique et en France, mais aussi en Italie, Suisse, Grande Bretagne, Corée du Sud, au Congo ou au Québec, créant pour ces occasions, mais aussi pour des festivals de jazz, des affiches toniques et percutantes.

Il maîtrise les techniques les plus diverses, aquarelle, encre de Chine, couleurs acryliques, pastel sec, crayons de couleur, couleurs à l’huile, grattage et, dit-il, non sans humour, « autres encore à expérimenter ou à inventer ». Ses carnets personnels sont magnifiques.

Tel le Janus du Panthéon romain, Louis Joos a deux visages, celui du dessinateur de l’ombre, auteur de livres inspirés par le monde de la nuit, ironique, violent, noir, marginal, habité par l’inquiétude et la révolte, et celui du peintre de la lumière, illustrateur aux pages lyriquement inondées de clarté, de tendresse contenue et de foi dans les potentialités de l’enfance.

Ce chantre de la solitude excelle à faire revivre les ambiances, désespérance des paysages urbains ou industriels, mélancolie enfumée des bars nocturnes envahis pas le blues, atmosphère excitante et désolée des voyages, mystère des paysages sous la lune, luxuriance des végétations tropicales, luminosité de vastes étendues neigeuses, flamboiement du soleil et des brasiers…

Un immense artiste à la déchirante sensibilité …

« Joyeusetés édifiantes »

Entre 1963 (Mercator, géographe pour Desclée de Brouwer) et 1985 (L’énergie et l’homme pour RTL), Louis Joos a illustré de nombreux documentaires pour la jeunesse sur des textes d’auteurs divers, en particulier pour des éditeurs allemands (Bibliographisches Institut de Mannheim, Meyers Jugendbuchverlag & Brocka), hollandais (J H Gottmeer, Haarlem) ou écossais (W & R Chambers, Edinburgh). « Ce n’est pas à l’Académie, mais dans ces éditions anonymes que j’ai appris à dessiner. »

La série History Makers (1977 à 1980) donne les biographies de Leonardo da Vinci, Marie Curie, Pizarro, Captain Cook et Shakespeare. La série Berühmte Städte (1977 à 1980) raconte aux enfants l’histoire d’une ville depuis sa naissance jusqu’à notre époque (Amsterdam, New York, Paris, Berlin,

London, Venedig, München, Heidelberg). Résolument scientifique, la série Woher Kommt, est consacrée à divers produits et matières, café, charbon, coton, pétrole, or, fer…

Louis Joos renie ces travaux qu’il qualifie d’alimentaires. « Il me fallait bien survivre, explique-t-il, avec un humour quelque peu amer, dans sa préface à Suite bleue. Je dessinais … tant de joyeusetés édifiantes. À un moment, j’ai tout laissé tomber, j’allais exploser. Tant de dessins et ne rien exprimer ! »

Mais il est un peu trop sévère envers ces productions. On comprend, certes, ses frustrations. On n’y trouve pas encore la fougue et la sensibilité qui seront la marque de ses œuvres à venir – ces collections ne s’y prêtent pas – , mais le travail y est très soigné, remarquablement documenté, et il y transparaît déjà l’artiste de la lumière des opus de la maturité. Car les couleurs, déjà, n’y manquent pas d’audace, les eaux miroitent, les paysages sont pleins de charme avec leurs ports aux cieux rouges et aux eaux mauves, et les forêts très graphiques des mâts.

À Venise, la lagune est verte et les personnages de la Commedia dell arte déambulent dans des décors lyriquement nimbés de brume. Dans les scènes de rues ou les portraits des marchands d’Amsterdam, sourd le souvenir des grands peintres flamands ou hollandais. À Berlin, on rencontre des ours qui annoncent ceux de Rascal et de Norac.

Louis Joos se plie avec intelligence aux conventions du genre et joue avec humour des stéréotypes comme la page de Munich avec ses imposants tonneaux de bière. Il se promène, à Heidelberg, dans les légendes de l’Allemagne romantique. Certes, quand on connaît – et admire – les dessins magnifiques croqués dans la grosse pomme, on est déçu par le premier livre de la série consacré à New York qui, focalisé sur le passé, méconnaît la gigantesque métropole dynamique et bruissante de musique qui hantera les BD postérieures.

Mais dans de nombreux titres comme Leonardo da Vinci, le mélange de réminiscences picturales, de dessins personnels et de pastiches est traité avec une liberté de trait pleine de promesses.

 

L’Œuvre au noir

En 1982, il se libère de ces exercices documentaires et réalise Le Colaxa, une commande des Éditions Futuropolis, sur le thème surprenant des champignons. Cette histoire d’un mycologue en quête d’une espèce rare dans une Afrique déchirée par les guerres tribales et saignée par des Européens sans scrupule, inaugure sa longue liste de bandes dessinées « noires» créées seul ou avec le concours d’un scénariste. La découverte du mystère africain annonce L’Espoir pélican. Son héros un peu lunaire, naïf, à la merci des mauvaises rencontres avec des aventuriers ou des truands douteux, victime de sa candeur sentimentale devant les femmes fatales, aura quelques petits frères – que seule la musique peut consoler – dans les livres à venir.

C’est ce thème qui est au centre de La dame est une traînée, roman de Marc Villard dont le titre est la traduction de The Lady is a Tramp, chanson de la comédie musicale Babes in Arms rendue célèbre par Ella Fitzgerald et Frank Sinatra et récemment reprise par Tony Bennette et Lady Gaga. Louis Joos y est dans son univers, le monde noir des nuits blanches où le jazz est roi.

Les candides pianistes de Foutue croisière et du Mal de l’espace sont eux aussi grugés par une vamp vénéneuse, de même que le héros de Musique de nuit. Leurs amours sont décevantes, toujours, et sans lendemain (Une vie silencieuse) mais, heureusement, il y a la musique qui, elle, ne déçoit jamais.

C’est le leitmotiv de Suite bleue (Frédéric Debomy), litanie de réflexions philosophiques désabusées sur l’incommunicabilité des êtres que, providentielle, la musique (de jazz, of course!) peut relier et pousser à la fraternité et à la tolérance.

Car le monde du jazz, c’est aussi celui de la négritude et du racisme et ce constat désespéré sera encore plus sensible dans les grandes biographies de musiciens où Louis Joos ne va pas tarder à exceller, d’autant plus que les jazzmen auxquels il s’intéresse ont vécu les temps douloureux de la ségrégation américaine. « Être moins qu’un chien, c’est être noir et musicien de jazz dans une Amérique blanche » (Mingus)

Blues, très beau livre au format oblong, présente une succession de notations intimes et d’anecdotes à tonalité mélancolique sur ces personnages originaux, hors normes, et sur leur musique qu’il qualifie de « somptueuse et magnifique ».

L’enthousiasme de l’artiste pour les œuvres se double de compassion et d’admiration pour les hommes, ces

« personnages étrangement normaux… avec toute la force de leur impuissance à comprendre le monde. ». Il communie à leur bonheur de jouer, à leur excitation, à leur trac, leur fatigue, leur déprime, leur besoin de stimulation artificielle par les drogues et l’alcool. Il vit le quotidien des boîtes mal famées où, côtoyant les truands de tout poil, ils se produisent et flirtent avec la délinquance. Et il partage, profondément, le mal-être qui les ronge malgré un succès parfois prodigieux.

Décors

Bien oubliée, la série Berühmte Städte ! On est loin de son pittoresque touristique dans les décors, surtout urbains, où se déroulent les histoires de la manière sombre. Les dessins, d’une exceptionnelle vigueur graphique, sont griffés avec violence, à l’encre noire. Ponts, entrecroisements de voies ferrées, poteaux et fils électriques, arbres et branches dénudés, gratte-ciel, sont autant de motifs esthétiques dont le rythme frise parfois la véhémence.

« Je voyais des similitudes entre la musique de Roland Kirk et les sirènes de navire, les trains dans la brume. Entre Mingus et les volcans dans un Mexique torride ».

Ses villes portuaires, habitées par « cette foutue soif d’absolu », rappellent les décors d’Alexandre Trauner, Quai des Brumes ou La Marie du port de Prévert, ou encore Remorques de Grémillon. Le brouillard d’Anvers est hanté par le souvenir de la Dédée de Marc Allégret. « Plus rien ne m’appartient, pas même la nuit », dit l’un de ses héros.

Louis Joos privilégie ses lieux de vie, Bruxelles, Paris, ou Ostende, habitée de sa mémoire d’enfance. Quant aux villes américaines, Cincinnati, Miami, Philadelphie, Chicago et surtout NewYork, elles exercent, sur lui, une véritable fascination.

 

Plusieurs scènes de Mood Indigo sont saisies à Tercy-les-Mines, cité minière belge imaginaire, prétexte à évoquer les loisirs des anciens mineurs, paris des combats de coqs, cartes à jouer et, évidemment, petite formation de jazz. On est dans l’atmosphère nostalgique d’un bistro enfumé, envahi par le spleen. Dans ce milieu sinistré des charbonnages avec ses puits en train de fermer, les ouvriers se complaisent à l’évocation ambiguë des souvenirs d’un travail regretté dont ils restent fiers malgré sa pénibilité et les drames et accidents.

Il aime « les lieux imbibés de désespoir » où un personnage rêve de… son suicide, et où même les clowns sont tragiques, ainsi celui d’une autre histoire de Mood Indigo dont le titre est un hommage au standard de Duke Ellington. Elle se passe dans un triste cirque, milieu cher à Louis Joos qui rejoint ici André François, grand amateur des arts de la piste. On est dans les paysages désolés de l’ex RDA, entre délinquance et marginalité, avec la sempiternelle amertume des amours défuntes.

Blues, quand tu nous tiens…

L’actualité des conflits mondiaux n’est pas seulement celle de l’Afrique du Colaxa. La guerre du Vietnam ensanglante un épisode de Saxo Cool : les récits de Louis Joos se colorent de l’air du temps, si épouvantable soit-il. Le monde est « absurde et monstrueux ».

 

NY !NY !

Le New York de la période noire est bien loin des balbutiements des Berühmte Städte.

Oubliés les colons hollandais et les villages indiens ! C’est la gigantesque métropole pleine de bruits et de fureur qui interpelle désormais l’artiste. C’est sans doute la ville la plus présente dans toute

l’« Œuvre au noir » de Joos.

Il faut dire aussi que New York a joué un rôle important dans le roman familial de Louis Joos.

Son père, il l’a peu connu. Il avait déjà 60 ans lorsque le petit Louis est né, mais son souvenir imprégnera l’œuvre du fils (Foutue croisière) et n’est sans doute pas étranger à sa vocation. Pianiste classique, il jouait sur les paquebots transatlantiques de la Red Star Line qui reliait Anvers et Douvres à New York. Bien avant 1914, il fit trois tournées en Amérique, à Boston, Philadelphie, et, bien sûr New York où il eut deux filles : de quoi faire rêver un gamin sensible et imaginatif. C’est lui qui donna à l’enfant ses premières leçons de piano et lui transmit sa philosophie amoureuse de la musique. Il lui légua aussi le piano à queue qui trône à jamais dans l’atelier bruxellois de la rue d’Irlande. Et il lui racontait d’émouvantes histoires de loups fiers et sauvages. Aussi, quand, devenu adulte, le fils se rendra à New York et recherchera les traces laissées par son père, l’ombre immense d’un loup planera au-dessus de la grande ville (Un piano).

Alors, New York continue à le faire rêver. La dernière histoire de Mood Indigo s’y déroule.

Le titre Ostende-Miami (Andrieu) est peut-être un clin d’œil malicieux au Capra de New York-Miami.

C’est dans cette « putain de ville » (Musique de nuit) que se rendait Fats Waller lorsqu’il est mort de froid dans le train de Los Angeles (Blues).

C’est à « La Mecque du Jazz » , dans le milieu interlope où se côtoient truands et musiciens et où les règlements de compte alternent avec les concerts que se situe le début de La Dame est une traînée et l’action de Saxo Cool, avant une tournée en Europe.

Dans Bud Powell de la remarquable collection BD Jazz, Louis Joos nous balance de sublimes vues nocturnes de la grosse pomme, avec ses rues toujours éveillées où s’enchevêtrent voitures et taxis, ou sa skyline se mirant majestueusement dans l’eau.

En représentant avec une telle aisance cette ville insaisissable par ses démesures, l’artiste a brillamment résolu le problème du chauffeur de taxi d’Une vie silencieuse impuissant à la saisir par la photographie : une histoire troublante qui se déroule sur fond de 11 septembre, introduisant une violence extrême dans ce milieu urbain énigmatique et excitant.

« J’aime New York City, disait Thelonius Monk, l’un de ses musiciens préférés, depuis « la 52ème rue où l’on ne dort jamais ». Je n’ai été nulle part où je me sens aussi bien. Vous voulez savoir quels sons je mets dans ma musique ? Bon, allez à New York et écoutez vous-même ! »

J’ai été interloquée lorsque Louis Joos m’ avoué n’avoir « jamais mis les pieds » à New York. Il l’a imaginée, rêvée, fantasmée… mais jamais vue…

 

Un « fêlé de jazz »

« Vers 15 ans, confie-t-il dans sa préface à Suite bleue, j’ai découvert un autre monde, une magie complètement déjantée et organisée selon une logique qui échappait absolument au monde qui m’entourait. Je parle de la musique de Clifford Brown / Max Roach, du charme puissant et vénéneux de Parker, de la vie égarée de Bud Powell et surtout de Monk… J’ai eu du mal à entrer dans sa musique, mais je le voulais à tout prix. Quand je l’ai vu jouer, j’étais tellement heureux. Le concert terminé, j’étais déprimé et démuni… Ces personnalités si marquées et si étranges sont une superposition de nonchalance, de virtuosité, de profondeur… J’avais un désir : dessiner cette musique. »

Dessiner cette musique ? C’est ce qu’il a fait, et avec un rare talent. Il a en outre, depuis cette révélation de son adolescence qui lui « squatte la tête », accumulé avec passion une connaissance encyclopédique de ce sujet, et cette érudition, attestée par la mention de ses sources, nourrit ses nombreux opus sans nuire, jamais, à l’émotion.

Jazz concert est un recueil de somptueuses grandes planches à l’encre de Chine noire avec des plans audacieux sur les jazzmen accompagnés de textes brefs, éminemment littéraires, les situant dans l’histoire et la légende, d’une façon allusive qui pourra sembler quelque peu énigmatique à de nombreux lecteurs néophytes voire béotiens : des litotes sensibles et inspirées.

Il a consacré de vibrantes biographies à quelques géants de la musique afro-américaine, les Thelonius Monk, Mingus, Bud Powell, John Coltrane ou les chanteuses de Blues, ne manquant pas d’introduire, en outre, des musiciens de jazz dans toutes les histoires qu’il raconte et illustre.

Initié au piano par son père, il continue à en jouer, mais c’est désormais le jazz qui l’inspire. Cette pratique instrumentale explique sans doute son exceptionnelle intériorisation des vies et des thèmes de ses musiciens favoris, et à la présence charnelle bien vivante de ses portraits.

Les instruments de musique, si éloquents dans les dessins, sont des personnages à part entière de nombre de ses récits. Le piano, bien sûr, celui de son père (Un piano), et ceux de Bud Powell,

« pianiste déchirant et déchiré », « halluciné, extatique », de Charles Mingus, « rebelle et totalement marginal », ou de Monk qui « titube et virevolte jusqu’au clavier, et là, tout devient limpide ».

Celui du héros du Mal de l’espace où le piano partage la vedette avec un saxophone en or, mystérieusement volé. C’est un autre sax qui sera encore au centre de l’intrigue de Ostende-Miami ou encore de Saxo Cool. Ou le saxo de John Coltrane qui l’emporte dans une sorte d’élan mystique, « les yeux braqués sur l’infini ou quelques chose qui y ressemble ».

Superbes, toutes ces histoires où l’auteur varie les points de vue, les procédés narratifs, de la BD traditionnelle aux dessins sans texte ou commentés d’une voix off. Et le trait est énergique et palpitant à la fois. Les petites vignettes intimistes alternent avec des doubles pages montrant villes et paysages, ou l’orchestre dans son ensemble. Les héros sont accompagnés tout au long de leurs parcours et tournées, et saisis sous les lumières voilées des cabarets, avec l’expressivité des visages et des postures et la force graphique des perches et des micros. Du grand art…

L’ami Rascal

C’est Rascal qui a levé ses réticences et persuadé Louis Joos d’illustrer dans des collections destinées à la jeunesse. Sa démarche de séduction fut astucieuse : bâtir une histoire, à coups d’approximations successives, à partir des carnets de croquis inspirés à Louis Joos par les souvenirs de son père. Une implication affective jointe à une grande liberté dans la forme pour un genre qui n’est guère présent dans les livres de jeunesse. Leur collaboration amicale, qui rappelle la démarche d’André François et Jacques Prévert pour la Lettre des Îles Baladar, fut particulièrement fructueuse et le livre une indéniable réussite. Escales (1992) reçut, en effet, le Grand prix graphique de la Fiera de Bologne.

Sur les cinq livres que les deux compères feront ensemble, trois auront des récompenses internationales. Ce sera le cas du Voyage d’Orégon (1993), road movie à travers les États-Unis qui tient du Paris Texas de Wim Wenders ou encore de Sur la route de Jack Kerouac. Les deux héros, par leur périple, cherchent à donner un sens à leur existence et retrouveront l’estime de soi en atteignant leur Terre promise. Un très beau livre, avec ses magnifiques scènes nocturnes de cirque, piste éclairée ou chapiteau enluminé, ses champs de blé à la Van Gogh (en plus beau !), ses architectures à la Hopper, sa carcasse de Chevrolet tout droit sortie du Slow Agony de Tomi Ungerer si cher à Rascal ou son feu de bois dans la nuit sylvestre. On retrouve le graphisme époustouflant des paysages industriels de la « manière noire », mais renouvelé par le lyrisme de la couleur. La poésie se glisse dans le prosaïsme : autoroute, train, bus, camion, motel réchauffé par la présence fraternelle du compagnon de voyage. Le personnage de Spike rappelle la forte sympathie de Louis Joos pour le sort des noirs américains.

Avec Eva ou le Pays des fleurs, le tandem Joos-Rascal obtient brillamment la prestigieuse Pomme d’or de Bratislava. Un sujet à risques que cette histoire d’une fillette seule dans la nuit citadine, avec, en filigrane, une délicate interrogation sur la prostitution enfantine. Mais le sujet est juste suggéré, et transcendé par la splendeur des vues sur la ville nocturne, des scènes intérieures qui rappellent les cabarets des livres de jazz, le contraste esthétisé entre la triste grisaille d’un quotidien lugubre avec le pays onirique des fleurs que fait miroiter le mystérieux et inquiétant Maurice.

Marilyn rouge (2009) est encore un road movie qui permet de superbes effets de phares dans la nuit. L’oncle Michel emmène, dans une bienveillante connivence, son neveu à bord de son camion Marilyn, un prénom érotisé, le même que celui de sa compagne ! On se rend en Espagne : l’hispanisation s’installe dans l’atmosphère par le nom du chien trouvé, Madrid, et le rougeoiement sanglant du ciel sur lequel se détache la puissante silhouette d’un taureau noir. La tache rouge du camion perdu dans la solitude grise du paysage rappelle le nez rouge du clown dans le sous-bois enneigé d’Orégon. Rascal a invité, par des citations, Verlaine et Rimbaud, chers à Louis Joos, à partager l’aventure, suscitant ainsi l’inspiration de somptueuses pages lyriques.

C’est un papa (2001), scène de vie familiale dans une famille recomposée, occupe une place à part dans la collaboration des deux amis. Plus d’autoroute, de pompe à essence famélique dans de grandioses paysages, ni de métro nocturne, mais de chaleureux moments d’intimité d’un père séparé qui accueille ses enfants lors d’un week-end. L’ours fait partie du bestiaire de Joos. Il est ici anthropomorphique, débonnaire, généreux, émouvant de maladresse. Du quotidien, avec le bonheur des retrouvailles, la thérapeutique des ateliers de dessin familiaux et, ajout personnel de Louis Joos, un chat absent du texte ! Petite note poétique : le ballet de lucioles qui se confond avec la voie lactée.

Une entente rare que celle dont témoignent ces cinq livres tricotés ensemble, inspirés résolument par le monde contemporain, avec une merveilleuse complémentarité entre le texte et les images.

Du côté de chez Carl

Tout autre est l’esprit des huit albums illustrés sur des textes de Carl Norac. La plupart sont des quêtes initiatiques dont les héros sont des enfants. Certains se déroulent dans le monde contemporain (Le Rêve de l’ours, Beau comme au cinéma) mais le plus souvent, ils se passent hors du temps, dans des contrées lointaines, avec une forte charge mythique. Carl Norac est un grand voyageur, mais pas Louis Joos qui découvre plutôt le monde depuis son atelier, par le rêve et la documentation, mais aussi les échanges avec l’auteur. Plusieurs livres ont pour décor le Grand Nord à l’âpre climat, Québec où Carl Norac a séjourné (Le Rêve de l’ours, 2000) et contrées polaires (Angakkek, 2004, Le Sourire de Kiawak, 1998, Un Loup dans la nuit bleue, 1998), ce qui permet à l’artiste de déployer à souhait des peintures de paysages neigeux, de montagnes glacées inaccessibles et de sombres forêts, une nature immense où les héros, tout petits dans ces grands espaces, vivent l’expérience de la solitude et peuvent faire montre de leur courage.

Grande, en effet, est la foi dans les potentialités de l’enfance. Ainsi, dans Le Sourire de Kiawak, l’imagination enfantine détient une force magique et un simple sourire est victorieux d’animaux effrayants et d’éléments déchaînés. Car la magie est souvent convoquée dans les histoires racontées par le couple Joos-Norac. Angakkeq, un oiseau-homme légendaire aux pouvoirs occultes et bienfaisants, viendra en aide au petit esquimau, « seul comme la lune dans un ciel sans étoiles », prévenu par un rêve du danger encouru par son père : la quête du père est un thème récurrent de leurs albums. Ainsi, c’est guidé par le souvenir du père disparu et de leurs secrets partagés, que le héros de Un Loup dans la nuit bleue avance vaillamment dans la nuit hostile. En connivence avec les souvenirs personnels de Louis Joos racontés dans Un Piano, l’omniprésence du père est ici symbolisée par celle d’un loup bienveillant. La belle image d’un camion arrêté dans les espaces infinis d’une nature sauvage eût pu figurer dans un livre concocté avec Rascal!

Le Rêve de l’Ours est une quête réciproque : l’ourson perdu cherche sa mère et l’ourse inquiète cherche son petit. La lumière du phare qui s’éteint symbolise la nostalgie d’une époque révolue. La violence mécanique et les dangers du progrès, ainsi la route passante avec ses camions, sont confrontés à la sérénité des espaces vierges. Mais les cieux constellés sont communs à ces deux mondes et la lune éclaire même les pages de garde du livre.

C’est dans une Afrique pittoresque avec son marché, son ambulance brinquebalante, sa case de sorcier envahie par des masques inquiétants et ses jungles luxuriantes que nous emmène L’Espoir Pélican. Sur fond de magie, une quête initiatique encore, que celle de cette fillette brave qui affrontera tous les périls dans l’espoir insensé de sauver sa mère malade. La fin, ouverte, laisse planer le doute sur sa réussite mais laisse à penser que le dépassement de soi trouve en lui-même sa justification.

La pomme d’or de Bratislava a salué la splendeur picturale des opulents paysages indonésiens enflammés par l’éruption volcanique de Némo et le volcan, apothéose du thème récurrent chez Norac et superbement endossé par Joos, de l’affrontement d’un enfant avec la violence ennemie des éléments naturels. Némo est le dompteur du volcan assimilé au monstre mythologique que doit vaincre tout noble héros pour se réaliser. L’objet de la quête est non plus le père ou la mère, mais, avec l’audace d’un défi prométhéen, la capture de son propre feu intérieur.

Mère Magie cherche Attuk son fils perdu dans la sauvagerie sans pitié des âges préhistoriques et le retrouve crânement juché sur un formidable bison. Encore une histoire de vaillance que ce livre troublant où l’expressivité des visages frôle la violence et où hommage est rendu aux mystérieux pouvoirs des peintures rupestres.

C’est la lumière de l’écran avec ses aventures imaginaires qui éclaire le quotidien terne d’Oscar jusqu’à confondre la vie et le monde rêvé du cinéma (Beau comme au cinéma). Heureusement, il y aura aussi l’amitié lumineuse de Monsieur Wang et de sa famille avec leur cadeau, riche de sens, d’un lampion.

Collaborations occasionnelles

Quand on connaît l’intérêt porté par Louis Joos aux arts de la piste, on n’est pas surpris que le manuscrit de Béatrice Deru-Renard, Le Clown plus que rigolo, lui ait été soumis. Cet argument léger et drôle en forme de randonnée, sorte de strip-tease existentiel mâtiné de quête identitaire, nous vaut des scènes de cirque aux couleurs raffinées. Encres et aquarelles de toute beauté installent ces images dans la grande lignée des peintres du cirque, les Seurat, Degas et autres André François. Les vues de chapiteau nocturne avec guirlandes illuminées rappellent celles d’ Eva au pays des fleurs ou du Voyage d’Orégon. Quelques robustes gros plans animaliers témoignent des solides talents de cadreur de l’artiste.

Quant à Cœurs d’ogres toujours de Béa Deru-Renard, une historiette un peu superficielle, elle est sauvée par le trait éblouissant et la dextérité éloquente de l’illustrateur.

Louis Joos a imagé aussi Chambre 070 de Ludovic Flamant, un sujet de société dans l’air du temps sur la vieillesse et la dépendance, occasion, pour lui, de nous offrir la force expressive de ses portraits de vieillards, la dégaine pittoresque du gamin, la beauté arrogante des plantes d’intérieur et des arbres du parc esquissés à l’encre, le tout avec une magistrale liberté du trait à l’encre et au crayon.

Un homme de lettres

En 1984, pour les éditions Futuropolis, Louis Joos ponctua avec brio une petite nouvelle de Conan Doyle, Horreur pastorale, de dessins à l’encre noire, portraits, objets et paysages.

Cette petite intrusion dans l’illustration de textes littéraires aurait pu rester sans lendemain, si Carl Norac n’avait écrit, pour les éditions de La Renaissance du livre, Le Dernier voyage de Saint Exupéry. Il y a une indéniable communion entre les univers de Norac et ceux de Saint Ex et Louis Joos y trouve aisément sa place. Apprivoisant la nuit et la mort, il fait, de l’écrivain, de superbes portraits, rendus particulièrement émouvants par sa fin annoncée ; il croque l’avion qui devient, comme les instruments de musique de ses livres de jazz, un personnage à part entière ; il dessine encore son cher New York ; et surtout il peint le ciel avec ses « merveilleux nuages » et la mer infinie avec un lyrisme déchirant.

On sait l’amour de Saint Ex pour Baudelaire et Norac ne manque pas de le rappeler par quelques citations inspirantes. Est-ce là ce qui a incité Louis Joos à illustrer Les Fleurs du mal ? Ce sera un livre exceptionnel, suivi de près d’un Verlaine tout aussi remarquable avec ses somptueux portraits de femme, sensuels, élégants, mystérieux à souhait. L’artiste glisse imperceptiblement du blues au spleen, à la Melancholia. Paysages et architectures disparaissent pour laisser la place aux impressions et sentiments exprimés par une abstraction à l’esthétique bouleversante.

Suivront, dans le même esprit, Antonin Artaud et Raymond Queneau. Pour ces deux écrivains, il joue, avec les lettres et les chiffres qui interpénètrent graphiquement les dessins, mais sans gratuité, toujours avec lyrisme et émotion. Divers objets et animaux s’installent avec liberté dans les pages.

Raymond Queneau fait l’éloge des ratures dans l’écriture et son illustrateur lui fait écho par des subtiles hésitations dans le dessin. L’adaptation à la virtuosité stylistique de l’auteur qui s’amuse dans tous les genres est iconoclaste avec jubilation. Joos assimile la « chair chaude des mots » par un savant « mésusage » de la litote graphique. Il passe avec une aisance souveraine de la fantaisie la plus débridée à la tendresse ou à l’ironie, de la marine nocturne romantique en hommage à Tristan Corbière au portrait avec le regard cruel et gourmand d’un Petit Chaperon rouge iconoclaste, à la violence des souvenirs de guerre ou aux grands jetés abstraits de couleur. La très chère musique est là, elle aussi, et le blues de Saint Ouen se colore de l’ambiance franchouillarde de l’accordéon.

Le recueil d’Antonin Artaud est d’une très grande beauté. La sympathie avec sa douleur et sa révolte est déchirante. L’illustrateur a su saisir son « ordre fulminant » et ses crises de violence. Il en livre des portraits douloureux, hagards, hallucinés. La souffrance, cette « effroyable maladie de l’esprit », envahit les dessins, la mort et le suicide y ont une présence obsédante, la cruauté et la démence éclaboussent les pages.

Et le travail de l’éditeur est à l’unisson, avec leur papier raffiné, la pertinence sobre de leur mise en page et leur élégante reliure noire sous jaquette.

De purs chef d’œuvre.

Merci et bravo à L’Ibby lit de rendre hommage à Louis Joos et de consacrer ce numéro de la revue à un immense artiste qui honore, ô combien, le monde du livre belge.

Janine Kotwica

publié le :04/10/2020
par : L'Ibby lit
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