Un jeune merle noir se blesse à l’aile et ne peut migrer avec ses congénères. Seul et abandonné, il commence alors une décevante randonnée en quête d’un arbre accueillant pour l’abriter des intempéries. Tous le rejettent sans pitié, sauf un pin, un sapin et un genévrier qui, en récompense, garderont leur verte parure tandis que la bise hivernale dépouillera tous les autres.
Séduit par ce texte généreux et poétique de Bernard Villiot, lui-même adapté du conte scandinave Pourquoi les conifères restent toujours verts, Zaü a voulu le mettre en images avec une technique par lui encore inusitée afin, dit-il, de « concilier un traitement très graphique avec une ambiance irréelle ». Cet as du crayon et du pinceau a délaissé les encres et pastels où il excelle, et s’est approprié ciseaux et colle, pour une création fastueuse de silhouettes mates où le noir domine, découpées ou déchirées, appliquées sur un fond lumineux de papier doré. Le feutre, noir ou vert, figure parcimonieusement feuillages et brindilles.
Complication inattendue : la photogravure en quadrichromie ne sélectionnant pas l’or, l’imprimeur a dû l’effacer dans un premier temps et le rajouter en fin d’impression. De plus, les pages de garde de la fin du livre ont été montées à l’envers ! Nonobstant, le résultat est graphiquement somptueux.
Janine Kotwica
Bernard Villiot
Illustrations de Zaü
Un nid pour l’hiver
L’Elan vert, 2015. Dès 5 ans.
par : Parole
Revue