Lituanien par sa mère et polonais par son père, Stasys Eidrigevicius est né à Mediniskai, en Lituanie, le 24 juillet 1949. Il étudie à l’École d’Arts appliqués de Kaunas puis à l’Académie des Beaux-arts de Vilnius de 1968 à 1973. Professeur de dessin, il travaille aussi pour le Vilnius Philharmonic. Il peint, fait de la photographie et du théâtre. Il se rend en Pologne pour la première fois en 1972, et parvient, en 1980, à s’installer à Varsovie où il demeure encore aujourd’hui. Il a eu trois enfants avec l’illustratrice polonaise Lucia Sinkiewicz. Il se fait remarquer par ses magnifiques ex-libris qui sont plusieurs fois primés. Il commence très vite une carrière internationale, à la fois comme peintre, graveur, affichiste, plasticien, et, à partir de 1977, comme illustrateur d’une trentaine de livres d’enfants, mettant en images des contes d’écrivains lituaniens, puis ETA Hofman, HC Andersen et Charles Perrault. Peu d’entre eux sont traduits en français. La Reine des neiges, pu
blié par Rita Marshall aux États-Unis et par Étienne Delessert dans l’épatante collection Grasset Monsieur Chat (1984), le fait connaître en France. Les éditions Nord-sud publieront plusieurs albums particulièrement remarqués : Le Chat botté (1980), sombre lecture sur laquelle s’étend l’ombre mystérieuse de Parques paysannes, Goulu le Meurt de faim, sur un texte de Kurt Baumann à l’humour dérangeant, ou Histoires de nez, variations lyriques et mélancoliques sur le personnage de Pinocchio qu’il déclinera aussi sur des timbre-poste en Tchécoslovaquie. Messidor-La Farandole édite, en 1993, Petit cochon, petit chef d’œuvre de dérision décapante. En 2010, François David, très admiratif du travail de Stasys, écrit des textes inspirés sur une somptueuse galerie de masques et visages et le publie dans sa propre maison, Motus (Le garçon au cœur plein d’amour). Son illustration de e.e.cummings (Creative education, 1994) est à l’unisson des innovations stylistiques du poète. Remarquable acteur , il joue son propre rôle dans Les 7 mystères d’après Stasys d’Andrzej Papuszynski, et Bouzkachi, le chant des steppes de Jacques Debs.
Ses innombrables affiches sont éblouissantes de créativité graphique et les visages surréalistes qu’elles représentent sont d’une écrasante présence psychologique.
Il a reçu de nombreux prix, dont la Plaque d’or de la Biennale de Bratislava, la médaille d’or de la Bienniale des Exlibris de Malbork, le Grand Prix de l’illustration de Barcelone, et des prestigieuses récompenses pour son génial travail d’affichiste à Lahti, Varsovie, Toyama, Katowice…
par : Les Maîtres de l'imaginaire