Dire la Grande Guerre aux enfants
I – Durant le conflit
Dès 1914, des auteurs et illustrateurs de livres d’enfants ont raconté et imagé la « Der des der » qui devient, durant le conflit, le sujet principal des publications pour la jeunesse.
Les thématiques guerrières envahissent les manuels pédagogiques, laïcs et patriotiques, ou religieux, avec l’objectif d’élever, dans l’adversité partagée, le sens moral des écoliers pour l’avenir desquels les pères se battent et, aussi, de nourrir chez eux, souvent violemment, la haine de l’ennemi. On apprend à lire avec des abécédaires thématiques, la géographie enseignée suit la progression des troupes et la localisation des combats, l’histoire encense les poilus dans la lignée des grandes gloires du passé national.
Une production de grande qualité
Les enfantina, durant le conflit, se font aussi l’écho des divers mouvements artistiques particulièrement féconds depuis le début du siècle, d’où la richesse créative de tous ces livres d’images toujours séduisants aujourd’hui, bien au-delà du contexte de propagande dans lequel ils ont été publiés.
Ainsi de Macao et Cosmage ou l’expérience du bonheur, le chef-d’œuvre d’Edy-Legrand, qui déploie son audacieux message écologiste, anticolonialiste et antiraciste sur fond de combat contre les « Boches ». Première publication pour la jeunesse de la NRF (1919), ce grand livre carré, aux couleurs sublimes, inoubliable par son esthétique « Art déco » et le soin apporté à son édition, est légitimement passé à la postérité (reparution Circonflexe, 2000).
Réédités également les albums de Caumery, alias Maurice Languereau, Bécassine pendant la guerre (images de Joseph Porphyre Pinchon), Bécassine chez les Alliés et Bécassine mobilisée (images d’Edouard Zier, Pinchon étant sous les drapeaux), récits cocasses et sociologiquement datés qui, publiés d’abord aux éditions de La Semaine de Suzette (1916, 1917 et 1918), renaissent épisodiquement dans le catalogue Gautier-Languereau. Pinchon a repris crayons et pinceaux pour Bécassine chez les Turcs (1919), où la Bretonne vit, de Marseille aux Dardanelles, des tribulations encore plus aventureuses, naufrages, combats contre les allemands, courses de chameaux. Bécassine est loin d’être la petite provinciale bornée que l’on a voulu faire d’elle. Elle sait lire et écrire, conduit sa voiture, ce qui est un exploit à l’époque, et va sans peur au front remonter le moral des troupes, terrasse un ennemi et monte même prendre des photos depuis un avion anglais : tout sauf une godiche !
Participant activement à la presse satirique adulte comme La Baïonnette, rares sont les illustrateurs qui n’ont pas donné aussi leur livre d’enfants à la cause patriotique.
Benjamin Rabier dans Flambeau, chien de guerre (Tallandier, 1916 réédité en 2003), dénonce les violences et les aspects lugubres du conflit, malgré sa glorification optimiste du vaillant poilu et la tonicité du trait et des couleurs.
Marcel Jeanjean, avecSous les cocardes, scènes de l’aviation militaire (Hachette, 1919 et 1992), célèbre le rôle tout neuf de l’aviation et s’amuse avec humour de son « envers privé ». S’ils sont des héros, les aviateurs sont aussi des hommes !
A la mort de Georges Guynemer, héros de la guerre aérienne, un énigmatique HG publia en 1917, aux éditions Monceau, une petite brochure cocardière à sa gloire, illustrée d’une charmante imagerie populaire (Georges Guynemer, 1984-1917).
Sus aux « Boches » !
Bien avant le début de la guerre, l’Imagerie d’Épinal édite des planches où l’occupant teuton de l’Alsace-Lorraine est amplement moqué (Pour amuser petits et grands, non daté) : de quoi tenter de conjurer la défaite de 1870.
Dès 1912, Hansi campe un clône fortement ridiculisé du proviseur du lycée de Colmar, faisant à jamais du Professeur Knaschke un symbole de la sottise et de l’arrogance pangermaniques.
La haine des Boches « monocordes et embêtatoires », « tueurs de femmes et d’enfants » s’étale sans vergogne dans la série des Bécassine.
Les dessins satiriques en direction des adultes figurent souvent le « boche » sous la silhouette d’un cochon coiffé d’un casque à pointe, goinfre et lubrique à souhait. Illustrant Georges Auriol, André Hellé, d’habitude plus mesuré, reprend cette images à la fin de La geste héroïque des petits soldats de bois et de plomb, en anticipant, dés 1915, la défaite de Germania : « le porc est abattu, vous plaît-il qu’on le sale ? – Le monde entier répondra : « Ja ! » (Larousse).
Hélène Jean Babin illustrée par Maître Jean raconte l’histoire de l’orpheline Linette dont le père a été tué dans les tranchées et dont la mère est morte de chagrin. Recueillie par une tante malade, elle n’aura de cesse, grâce à la complicité d’un poilu démobilisé et infirme, de démasquer l’horrible espionne qui s’est introduite dans leur foyer, déguisée en infirmière ( Linette et son poilu Éditions du Petit écho de la mode, 1920).
Guy Arnoux transforme l’ennemi allemand en loup dans son violent Petit Chaperon rouge et le cruel Conte de fées de Lucien Laforge en fait l’Ogre Teutonus, aussi bête que méchant, qui échoue à dévorer les fillettes Belgique, France et Angleterre (Tous deux édités par la librairie Lutetia en 1917).
C’est à un autre conte que se réfère l’Oncle Hansi (Jean-Jacques Waltz) lorsqu’il représente son Alsace chérie en Belle au bois dormant, réveillée par le baiser salvateur d’un fringant poilu (L’Alsace heureuse, Floury 1919 ). Lui non plus, dans son discours patriotique, ne ménage pas l’ennemi avec son casque à pointe, mais ses images, abondamment déclinées en cartes postales, dépassent rarement le seuil de l’humour grinçant et dégagent toujours le même charme, Mon village Ceux qui n’oublient pas, L’Histoire d’Alsace, ou Le Paradis tricolore (Floury,1913, 1915 & 1918).
Reportages
Bouleversé et indigné, Francisque Poulbot dessine ses chers « gosses » blessés, amputés, affectivement meurtris, sur ses nombreuses cartes postales et dans ses illustrations pour Le Massacre des innocents : légende du temps de la guerre sur un texte d’Alfred Machard, ou Les gosses dans les ruines : idylle de guerre de Paul Gsell (L’Édition française illustrée, 1918 et 1919).
On est, avec Poulbot, dans un quotidien réaliste et douloureux, ce qui est plutôt rare dans les publications pour la jeunesse.
Au contraire, André Hellé se montre plus pédagogue que désespéré ou revanchard et s’avère soucieux que « les tout-petits ne quittent pas trop tôt un monde chimérique qu’ils aiment ». Son didactique Alphabet de la Grande Guerre 1914-1916 (Berger-Levrault, 1916), adressé « aux enfants de nos soldats », témoigne de la fraîcheur toujours vive de son invention graphique et de son souci d’informer son public. Il a, tout au long du conflit, récolté des extraits de discours et de textes officiels qu’il a illustrés et réunis, en direction d’un lectorat adulte, dans le remarquable Livre des Heures héroïques et douloureuses des années 1914-1915-1916-1917-1918 (Berger-Levrault, 1919).
On sait l’importance des courriers échangés durant ces quatre années, témoignages émouvants, et historiquement précieux. Raymond Fontanet, plus connu sous son peudonyme de Renefer, réalise à l’intention de sa fille unique, âgée de 8 ans, qu’il appelle Belle Petite Monde, un petit carnet de textes et dessins aquarellés où il lui raconte, avec une touchante affection paternelle, entre 1916 et 1918, son quotidien de soldat : un document beau et émouvant (Belle Petite Monde Éditions Bruno Martin-Caille, 2004). Albin Michel l’a réédité, en 2013, sous le titre Carnet d’un poilu.
Raymond de la Nézière éditera, chez Hachette, un triomphal cocorico, 1919 Le Défilé de la Victoire.
Jeux et jouets militaires
Le désir d’instruire d’André Hellé se retrouve dans ses célèbres jouets : ses créations suivent, tout au long de la guerre, les modifications des uniformes et les progrès de l’armement, et reproduisent masques à gaz, canons anti-aériens, projecteurs, wagons militaires, artillerie lourde… On n’oublie pas qu’il dessina, en 1913, La Boîte à joujoux qui inspira Debussy. Alors, il fait aussi, sur la thématique de la guerre, des albums dont les héros sont des jouets. Ainsi en est-il de La geste héroïque des petits soldats de bois et de plomb, déjà citée, ou du délicieux Histoire de Quillembois soldat (Berger-Levrault, 1919) où on retrouve son optimisme et son respect de l’enfance.
Illustré par Henriette Damart, Toinette et la guerre (Berger-Levrault, 1917) de Lucie Paul-Margueritte nous montre la vie d’une famille en l’absence du combattant. Tandis que leurs pères s’entre-tuent, les enfants jouent aux petits soldats.
Charlotte Schaller-Mouillot, d’origine suisse et fortement anti-germaniste, installe son Histoire d’un brave petit soldat dans le monde des jouets en bois, mettant ainsi à distance l’horreur des combats (Berger-Levrault, 1915).
Spahis et tirailleurs : pour Odile Kastler en l’année de guerre 1916 de Val-Rau (pseudonyme de Valentine Rau, costumière au théâtre du Vieux-Colombier) reprend le motif naïf des soldats de bois pour célébrer la bravoure des troupes coloniales, dans l’ensemble bien oubliées (Berger-Levrault, 1916). Un contre point au succès de la célèbre pub Y’a bon Banania de Giacomo de Andreis (1915) ?
LJ Hovine publie, à Bruxelles en 1918, édité par L’Art décoratif C.Dangotte, une brochurette qui reprend ce motif des jouets métonymiques du monde humain adulte, Histoire d’une poupée belge 1914-1918.
Pour encourager les enfants à écrire, de nombreux artistes ont créé pour eux des papiers à lettres illustrés qui furent largement commercialisés. Ils ont aussi publié de très nombreuses cartes postales
qui abordent des sujets peu présents dans les albums, comme l’intervention américaine (André Hellé et Guy Arnoux) ou la publicité en faveur des emprunts de guerre (Guy Arnoux).
Cet inventaire des enfantina parus durant la Grande Guerre est loin d’être exhaustif, tant la production fut riche et variée.
II – Hic et nunc. Les célébrations du centenaire par l’album contemporain
Après quelques décennies d’oubli, ce douloureux pan de l’Histoire a submergé la BD, puis investi le livre de jeunesse contemporain. Aujourd’hui, sous prétexte de devoir de mémoire, d’information historique ou de message pacifiste, les commémorations de la Grande Guerre ont redonné un regain d’actualité au sujet dans de nombreuses maisons d’édition et ont fait naître une pléthore de livres, documentaires, romans, albums de fiction auxquels sont souvent souvent associés des dossiers pédagogiques.
De l’assassinat de Jaurès aux traumatismes du souvenir et à l’horreur des gueules cassées, des scènes de combat aux correspondances intimes, de la crainte de l’espionnage aux affres de l’absence, des difficultés de vie et de ravitaillement de l’arrière à la saleté des tranchées, des humiliations de l’occupation aux désertions et aux mutineries, des fraternisations avec l’ennemi aux exploitations des troupes coloniales, du martyre des animaux aux difficiles chemins du deuil, des hôpitaux de campagne aux usines d’armement, la plupart des aspects de ce terrible conflit sont maintenant évoqués, sans concession, dans les publications destinées au jeune public.
Des images prégnantes
Dans les images de ces albums, de nombreux motifs sont récurrents : villageois entendant le tocsin et découvrant la mobilisation générale, enfants moralisés dans les salles de classe, enseignants exemplaires, départ triomphal et adieux « fleur au fusil » sur le quai de gare, attente du facteur, femmes et enfants aux champs et à l’usine, annonce des deuils, parties de cartes et bricolage dans les tranchées, barbelés et chevaux de frise de la terre à personne, retour des combattants blessés, mutilés, défigurés… Grandes sont les parentés dans les thèmes et les schémas narratifs, mais la manière personnelle des illustrateurs et la diversité de leurs techniques évitent toute saturation monotone et invitent à la confrontation iconique.
Les représentations des champs de bataille diffèrent, même si elles ont en commun leur étendue tragiquement désolée, les barbelés et les arbres calcinés, les silhouettes faméliques avec casques et uniformes, les explosions des projectiles meurtriers, les cadavres amoncelés, les animaux apeurés : tragique pastel sépia de Thierry Dedieu, onirique bleu aquarellé de Michael Foreman, tonicité numérique de Fred Sochard, élégants crayonnés de François Place, vivacité de plume de Philippe Dumas, cadrages structurés de Ginette Hoffman, énergie dramatique de Pef, obsession mortifère de Laurent Corvaisier, griffures esthétisantes de Yann Hamonic, vigueur dynamique de Zaü ou truculence des tronches de Tardi (14-18. Des hommes dans la Grande Guerre, texte d’Isabelle Bournier, Casterman 2008).
On les aura !
Dominique Joly et Bruno Heitz ont fait, dans 14-18 La Grande Guerre (Casterman / L’Histoire de France en BD, 2014), un récit vivant, complet, remarquablement documenté du conflit, des causes et du contexte, jusqu’aux conséquences géopolitiques alors que les albums de fiction ne traitent souvent que de tel ou tel aspect particulier.
Ainsi, les causes sont-elles généralement peu explicitées. On entraperçoit tout juste l’Alsace et la Lorraine barbouillées de noir sur une carte scolaire (Andrée-Paule Fournier et May Angeli, Louis du Limousin, Père Castor – Flammarion, 1972 ; René Ponthus et Ginette Hoffmann, Au temps de la Grande Guerre, Casterman / Des enfants dans l’histoire, 2014).
L’école est omniprésente et les enseignants sont souvent héros du livre comme La maîtresse ne danse plus d’Yves Pinguilly et Zaü (Rue du monde, 2014) ou L’Horizon bleu de Dorothée Piatek et Yann Hamonic (Petit à petit, 2002).
On évoque aussi les marchands d’armes (Au temps de la Grande Guerre). « On croit mourir pour la patrie : on meurt pour des industriels », écrivait Anatole France, réflexion désabusée illustrée d’une xylographie de May Angeli (Petite histoire de la guerre et de la paix, texte de Sylvie Baussier, Syros, 2004).
Il y a, sublime poème d’Apollinaire, adressé à sa fiancée Madeleine Pagès, où l’amour et l’écriture luttent contre la mort, est superbement illustré par Laurent Corvaisier (Rue du Monde, 2013).
L’horreur tragique des champs de bataille est figurée, à grands traits funèbres, gris ou noirs, dans Le Petit inconnu au ballon de Jean-Baptiste Cabaud et Fred Bernard (Baron perché, 2010). L’angoisse monte chez le lecteur quand apparaît un ballon rouge poursuivi, entre les chevaux de frise, par un enfant inconscient du danger. Happy end : le petit inconnu sortira physiquement indemme de cet enfer et rejoindra les bras de sa mère horrifiée.
Paru en 2018 au Seuil Jeunesse, Petit soldat de Pierre-Jacques Ober et Jules Ober reprend le motif des soldats de plomb qui fut si fréquent dans les ouvrages parus entre 1914 et 1918. Mais le ton en est pathétique. Le jeune héros, qui attend le jugement qui le conduira au poteau d’exécution, se souvient de ces années de guerre qui lui ont fait aimer la paix. Coupable de s’être absenté deux jours pour passer Noël avec sa mère, il sera fusillé pour l’exemple. Un livre désespéré.
Les chevaliers du ciel
Le rôle tout neuf de l’aviation est inspirant.
Baum et Thierry Dedieu, se référant malicieusement à Manfred von Richthofen, le belliqueux Baron rouge allemand, s’amusent d’une fantaisie décalée, utopiste, incongrue dans ce contexte, sur le pouvoir de la lecture et l’usage original de l’aéroportage qui bombarde des livres au lieu de munitions (Le baron bleu, Seuil jeunesse, 2014).
Fred Bernard et Emile Bravo, inspirés par une histoire vraie, ont concocté un récit original où les horreurs de la guerre sont transcendées par la passion des avions (On nous a coupé les ailes, Albin Michel jeunesse, 2014).
C’est aussi les souvenirs d’un aïeul, Alfred Coste, futur inventeur d’un engin précurseur de l’ULM, qui inspira à sa petite fille, Sophie Seroni-Vivien, les envolées oniriques de La Libellule, illustrées par Adeline Bidon, servies par une élégante maquette et des papiers raffinés (Éditions de L’äne bâté, 2015).
Charles Nungesser, qui fut un as du combat aérien durant la guerre, disparut en 1920 au dessus de l’Atlantique Nord alors qu’il tentait de gagner l’Amérique sans escale. L’Oiseau blanc de Alex Cousseau et Charles Dutertre, primé à Bologne, imagine l’amitié de l’aviateur européen avec un indien dont le rêve est de voler. C’est une mort sublimée qui va les réunir (Rouergue, 2017).
Des hommes et des bêtes
La présence animale est dramatisée : rats répugnants, lièvres effrayés, corbeaux mortifères et fantastique araignée dans l’apocalyptique 14-18 de Thierry Dedieu (Seuil, 2014) où Thanatos règne inexorablement.
Sylvestre s’en va-t-en guerre (Stéphane Henrich, Kaléidoscope, 2014) rend hommage, sur un ton plus débonnaire, au rôle des colombinés dans la transmission des messages et raconte comment le pigeon Sylvestre sauve la vie de son ami soldat Léon.
Les héroïques chevaux, martyrisés, sacrifiés, sont très présents dans les images de la terre à personne et leur importance stratégique est largement évoquée. Cheval de guerre, petit roman de Michael Morpurgo, subtilement imagé par François Place (Gallimard jeunesse, 1986), nous narre l’amitié dramatique d’un jeune paysan anglais qui s’enrôle pour suivre Joey, l’exceptionnel cheval qu’il a dressé, réquisitionné par l’armée. Steven Spielberg en fera un très beau film plein d’émotion en 2011.
C’est dans l’enfer des tranchées que Hugh Lofting, ému par le sort des animaux, inventa, pour ses enfants, son Docteur Dolittle, sympathique vétérinaire qui parle aux bêtes et les protège. Réunies en recueil dès les années 1920, ces fameuses histoires ont inspiré Seymour Chwast, l’incontournable créateur de Push Pin Studio (Hélium-Actes sud, 2018).
Souvenir de Benjamin Rabier ? Pipo, chien de guerre de Marie de Satie et Sandrine Place, se déroule en Belgique. Un chien qui a miraculeusement échappé à la mort dans la destruction de sa ferme, suit le poilu René jusqu’au front où il lui sauvera la vie.
Publié en Nouvelle Zélande par Puffin Books, Roly the Anzac Donkey de Glyn Harper et Jenny Cooper, raconte les tribulations de l’âne Roland dit Roly aux côtés d’un courageux ambulancier néo-zélandais au cours de la bataille des Dardanelles, lieu de combats peu évoqué en Europe.
La guerre des cinq continents
Cette bataille de Gallipoli est centrale dans la mémoire de guerre des troupes Anzacs d’Autralie et de Nouvelle Zélande. L’historien Glyn Harper et l’illustratrice Jenny Cooper en ont fait le théâtre de plusieurs albums dont Gladys goes to War (Puffin Books, 2016), inspiré par l’histoire vraie de Gladys Stanford, femme au fort tempérament, ambulancière et aviatrice, décédée en 1971 et active aussi durant la seconde guerre mondiale. Mais ils ne méconnaissent pas les combats européens. L’un de leurs titres phares est Le Quesnoy paru chez le même éditeur en 2012 qui rappelle que ce sont des troupes néo-zélandaises qui ont libéré cette petite ville des Hauts de France, célèbre pour ses fortifications. Dans le lointain Pacifique, de nombreuses rues et places portent son nom, et aussi celui d’Arras et d’autres lieux de mémoire de cette tragique époque. Quant à Claire Saxby et Max Berry, avec The Anzacs (Random House Australia, 2014), ils emmènent leurs jeunes lecteurs, à la suite des valeureux soldats du Commonwealth, des déserts d’Égypte aux rivages ensanglantés de la Turquie.
Ces publications du bout du monde, découvertes lors d’une tournée de conférences en Nouvelle Zélande, me font prendre conscience que les soldats venus d’ailleurs sont rares dans tous les livres publiés dans l’hexagone. J’espère que trouveront un éditeur francophone deux albums américains de J.Patrick Lewis, magistralement imagés par Gary Kelley (Creative, 2011 et 2014) : And the Soldiers sang évoque la trêve de Noël et Harlem Hellfighters, magnifie l’entrée en guerre des Noirs de Harlem qui, ségrégation oblige, luttent aux côtés des Français et leur font découvrir le jazz. Cet opus est quasiment unique en son genre : la présence des noirs américains, comme celle de nos troupes coloniales, est singulièrement discrète dans toutes les publications précitées, et on peut sans conteste parler de racisme par omission.
Parmi les autres oubliés des commémorations de la Der des der, il y a les milliers de jeunes travailleurs chinois qui, à partir de 1916, sont venus en renfort logistique dans les usines d’armement et sur les champs de bataille, endormis à jamais dans des cimetières paisibles et poignants. Sur mon conseil, les éditions Hongfei leur ont consacré un très bel album, Te souviens-tu de Wei ? (2016), que leurs auteurs, Gwenaëlle Abolivier et Zaü, m’ont amicalement dédié.
Mon ennemi, mon frère
La grande différence entre les livres contemporains et les publications réalisées durant le conflit, c’est que François Mitterrand et Helmut Kohl se sont un jour tenus par la main. L’adversaire n’est plus désormais le « Boche », imbécile et sanguinaire, mais un être humain respectable et sensible. C’est l’argument de L’Ennemi (Sarbacane – Amnesty International, 2007) où la conjugaison éprouvée des talents de Serge Bloch et de Davide Calí délivre un message d’une rare profondeur : un texte minimal et un trait épuré à la Steinberg au service d’une réflexion sur la propagande, la liberté de pensée, l’inanité de la guerre et la fraternité humaine.
Avec une atmosphère et des procédés différents, c’est le même message que délivre Les deux soldats de Michel Piquemal et Julien Billaudeau (Rue du monde, 2008), assaisonné, en plus, de réflexions amères sur le cynisme des gouvernants et des hommes d’affaires que la tuerie enrichit.
Quand ils avaient mon âge : Petrograd, Berlin, Paris 1914-1918 de Gilles Bonotaux et Hélène Lasserre (Autrement jeunesse, 2004) évoque la vie de trois gamins, un Français, un Allemand et un Russe dont les pères sont au combat. Le livre raconte leur vie à l’arrière et les nouvelles des fronts jusqu’après l’armistice. L’épilogue est rude : tous trois « ne savaient pas encore qu’ils seraient les combattants de la prochaine ».
Enfin, Géraldine Elschner, qui vit en Allemagne, a imaginé l’histoire d’un garçon d’aujourd’hui, fruit d’un couple franco-allemand, découvrant que ses ancêtres furent ennemis (Le casque d’Opapi, L’Élan vert, 2014). Les toniques images numériques de Fred Sochard rendent hommage à Fernand Léger et à sa Partie de cartes. Un message de paix symbolisé par la plantation, en France, d’un pied de chêne déraciné des bords du Rhin.
Objets inanimés…
C’est un casque trouvé inopinément en jardinant qui va déclencher les interrogations du jeune garçon dans ce Casque d’Opapi : l’archéologie militaire s’invite aussi dans les albums contemporains.
La découverte d’un casque transformé en mandoline dans les vitrines du Musée de la Grande Guerre à Meaux a soufflé au graphiste M.LeRouge, dont c’est le premier album, l’émouvante histoire de Tinte-Caboche, sobriquet désignant un casque qui, tintant des projectiles qu’il arrête, joue son rôle protecteur pour le musicien Étienne. Hélas ! Un obus sera trop fort pour lui et tuera Etienne dont le frère transformera Tinte-Caboche en mandoline (Seuil, 2018).
Il y a, dans toutes ces éditions, d’autres allusions à l’artisanat des tranchées, virtuose de la transformation d’objets de mort en cadeaux porteurs d’amour et d’espoir.
Ce sont les petits avions fabriqués au front par l’arrière grand-père de sa compagne qui on donné l’idée à Fred Bernard d’écrire l’histoire, vraie, de ce poilu illustrée par Emile Bravo (On nous a coupé les ailes, Albin Michel jeunesse, 2014).
Beaucoup de familles ont ainsi pieusement conservé des témoignages émouvants, désormais souvent collectés dans les musées. Alain Serres les collectionne et il a imaginé comment cinquante d’entre eux peuvent raconter la biographie d’un soldat imaginaire, appelé Machin, avec l’aide graphique du grand Zaü. « Comme un musée de papier pour apprendre la paix », dit l’auteur, dont le souci pédagogique pointe à chaque page (La Guerre en mille morceaux, Rue du monde, 2018).
Souvenirs…
Le Coeur en bataille évoque, avec optimisme, une belle histoire d’amour sur fond de guerre ( Isabelle Wlodarczyk et Aline Pallara, Oskar 2016).
Dans Une si jolie rencontre de Martine Laffon et Fabienne Burckel (Seuil jeunesse, 2006), deux fillettes découvrent, par une lettre indiscrètement interceptée, l’histoire d’amour interrompue par la mort à la guerre du fiancé de leur aïeule.
Quant à l’achat, chez un brocanteur, d’un bureau recelant, dans son tiroir secret, un paquet de lettres, il révèle à un jeune Anglais l’incroyable fraternisation de La trêve de Noël (Michael Morpurgo et Michael Foreman, Gallimard jeunesse, 2005). Cette invention l’enverra à l’émouvante rencontre de la vieille dame à qui ce récit fut autrefois adressé par son amoureux disparu.
Chez Sylvie Neeman, toute sensibilité et finesse, l’amour du livre réunit une fillette et un vieillard (Mercredi à la librairie, Sarbacane, 2007). Elle lit des BD, lui ressasse le récit des batailles du Chemin des dames. Les images d’Olivier Tallec servent discrètement l’atmosphère intimiste de cette rencontre intergénérationnelle.
Un authentique souvenir de famille, servi par le talent exceptionnel de Philippe Dumas, intégré dans le récit d’une vie, avec émotion mais sans pathos, donne à Ce changement-là un inégalable accent de vérité (L’École des loisirs, 1981).
…et transmission
L’écrit – lettres et journaux intimes – joue un rôle considérable dans cette transmission mémorielle.
Barroux illustre, avec toute sa force graphique, le journal retrouvé d’un poilu (On les aura ! Carnet de guerre d’un poilu (Août, septembre 1914), Seuil jeunesse, 2011).
L’horizon bleu, belle histoire d’amour et reportage sur quatre ans de guerre, est quasiment un roman épistolaire (Dorothée Piatek et Yann Hamonic – Petit à petit, 2002).
Les échanges de courrier entre Lulu et le Grand Charles, son frère mobilisé qui reviendra infirme, permettent à Fabian Grégoire de dresser un tableau étendu des événements (Lulu & la Grande Guerre, L’École des loisirs / Archimède, 2005).
La correspondance d’un jeune garçon avec son frère parti pour Gallipoli et qui, lui, hélas, ne reviendra pas, est mise en valeur par un livre animé, Jim’sLetter, qui confronte le quotidien rural et paisible de la campagne familiale au périple douloureux de l’absent (Glyn Harper et Jenny Cooper , Puffin Books, 2014).
C’est encore un bel échange de lettres entre Paul et son fils que Jeux de vilains de Patrice Quétard et Eric Dodon (Beurre salé, 2018). Pour préserver Adrien âgé de 5 ans, le père, comme celui de La Vie est belle de Benigni, tente de déguiser l’affreuse vérité en jeux qu’il peine à décrire anodins. L’enfant doute et découvrira la cruelle vérité quand Paul sera tué.
Cénotaphes
La mémoire est aussi stimulée par la contemplation des monuments aux morts.
« Maudite soit la guerre », lut un jour May Angeli sur un cénotaphe du Nord dont elle fit une xylographie (Petite histoire de la guerre et de la paix).
Pef, à jamais bouleversé par le martyre de son grand-père décédé dans les tranchées, fut inspiré deux fois par ces édifices. Avec son complice Didier Daeninckx (Maudite soit la guerre, Rue du monde, 2014), il fabule sur la même inscription, lue dans un village de la Creuse. En concoctant l’histoire d’un gamin qui va lui-même porter sa lettre, corrigée par l’instituteur, à son père soldat, ils font voir les angoisses de l’arrière, la vie des tranchées, les troupes coloniales et les chevaux affublés de masques à gaz, sous le regard ébahi d’un enfant.
Dans Zappe la guerre (Rue du monde, 1998), Pef nous narre la fantasmagorie de poilus qui sortent, terrifiants zombies avec leurs mutilations et leurs gueules cassées, du monument aux morts, pour découvrir avec horreur que les guerres perdurent et que leur sacrifice fut vain. L’instituteur du groupe transmettra son message pacifiste à un gamin téméraire et curieux.
Poppy day
Lorsque la paix fut venue, les coquelicots, rougis, disait-on, du sang des martyrs, poussèrent nombreux dans les paysages dévastés, devenant, dans les pays du Commonwealth, le symbole des soldats tombés au champ d’honneur. Le théâtre ravagé des batailles de la Somme s’appelle mainenant le « Pays des coquelicots ».
Ils éclairent la page de titre de Lulu et la double-page des terres calcinées d’Opapi.
Un émouvant symbole de paix retrouvée qui déborde désormais du contexte de la Grande Guerre et s’allie souvent à l’image biblique de la colombe dans les messages pacifistes. Ainsi, pour May Angeli, il symbolise l’espérance des printemps arabes (L’école est fermée, vive la Révolution ! La Joie de lire, 2015) et ils sont associés au chant d’espoir qui clôt La Guerre qui a changé Rondo de deux artistes ukrainiens, Romana Romanyshyn et Andriy Lesiv, « qui savent ce que la guerre signifie ».
Un hymne à la joie, après l’enfer…
Janine Kotwica
5 décembre 2018
Livres anciens
Georges Auriol &André Hellé La Geste héroïque des petits soldats de bois et de plomb Larousse, 1915
Hélène Jean Babin & Maître Jean Linette et son poilu Éditions du Petit écho de la mode, 1920
Caumery & Joseph-Porphyre Pinchon (Edouard Zier) Bécassine pendant la guerre
Gautier-Languereau – Editions de la Semaine de Suzette, 1919
Caumery & Joseph-Porphyre Pinchon (Edouard Zier) Bécassine chez les alliés
Gautier-Languereau – Editions de la Semaine de Suzette, 1917
Caumery & Joseph-Porphyre Pinchon Bécassine mobilisée
Gautier-Languereau – Editions de la Semaine de Suzette, 1918
Caumery & Joseph-Porphyre Pinchon Bécassine mobilisée Gautier-Languereau,1961
Caumery & Joseph-Porphyre Pinchon Bécassine chez les Turcs Gautier-Languereau,1919
Céline & Tardi Voyage au bout de la nuit Gallimard-Futuroplis, 1988
Edy-Legrand Macao et Cosmage ou l’expérience du Bonheur NRF, 1919
Edy-Legrand Macao et Cosmage ou l’expérience du Bonheur
Circonflexe, 2000 (Préface de Michel Defourny)
Gsell & Poulbot Les Gosses dans les ruines Édition française illustrée, 1918
Oncle Hansi Professeur Knaschke Floury, 1912
Oncle Hansi Le Paradis tricolore Floury, 1918
Oncle Hansi Histoire d’Alsace Floury, 1919
Oncle Hansi Mon village Ceux qui n’oublient pas Floury, sd
Hansi L’Alsace heureuse H Floury, sd
André Hellé Alphabet de la Grande Guerre 1914-1916 pour les enfants de nos soldats Berger-Levrault, 1917
André Hellé Histoire de Quillembois soldat Berger-Levrault, 1919)
André Hellé Le Livre des Heures héroïques et douloureuses des années 1914-19158-1916-1917-1918 Berger-Levrault, 1919
Marcel Jeanjean Sous les cocardes Scènes de l’aviation militaire Hachette, 1919
Lucien Laforge Contes de fées Librairie Lutetia, 1917
Alfred Machard & Poulbot Le Massacre des innocents Édition française illustrée, 1918
Lucie Paul-Margueritte & Henriette Damart Toinette et le guerre Berger-Levrault, sd
Raymond de la Nézière 1919 Le Défilé de la Victoire Hachette, sd
Benjamin Rabier Flambeau Chien de guerre Tallandier, 2003 (1916)
Renefer (Raymond Fontanet dit) Belle Petite Monde Éditions Bruno Martin-Caille, 2004
Charlotte Schaller-Mouillot Histoire d’un brave petit soldat Berger-Levrault, 1915
Val Rau (Valentine Rau dite) Spahis et tirailleurs : pour Odile Kastler en l’année de guerre 1916
Berger-Levrault, 1916
Guy Arnoux Images Dates diverses
Pour amuser petits et grands Imagerie Pellerin, sd
La Baïonnette N° 83 – 1 février 1917
Albums contemporains
Livres dont sont issues les images présentées (Ordre alphabétique des illustrateurs. Nom d’auteur éventuel entre parenthèses)
Dessins inédits
May Angeli Petite histoire de la guerre et de la paix (Sylvie Baussier) Syros, 2004 (Petites histoires des hommes)
May Angeli Louis dô Limosi (Andrée Paule Fournier) Père Castor-Flammarion, 1972
May Angeli Louis du Limousin (Andrée Paule Fournier) Père Castor-Flammarion, 1972
Barroux On les aura ! Seuil, 2011
Éric Battut Quelle drôle d’idée, la guerre ! Didier J, 2014
Fred Bernard Le petit inconnu au ballon (Jean Baptiste Cabaud) Le Baron perché, 2010
Max Berry The Anzacs (Claire Saxby) Random House, 2014
Adeline Bidon La Libellule (Sophie Seroni-Vivien) Âne bâté, 2015
Julien Billodeaux Les 2 soldats (Michel Piquemal ) Rue du monde 2017
Serge Bloch L’Ennemi (Davide Cali) Sarbacane / Amnesty International, 2007
Gilles Bonotaux Quand ils avaient mon âge Petrograd, Berlin, Paris 1914-1918 Autrement Jeunesse, 2004
Pascale Bougeault Dessins inédits
Emile Bravo On nous a coupé les ailes (Fred Bernard) Albin Michel J, 2014
Fabienne Burckel Une si jolie rencontre (Martine Laffon) Seuil J, 2006
Seymour Chwast (d’après Hugh Lofting) Docteur Dolittle Hélium, 2018
Laurent Corvaisier Il y a (Apollinaire) Rue du Monde, 2013
Jenny Cooper Jim’s Letters (Glyn Harper) Puffin Books, 2014
Jenny Cooper Roly the Anzac Donkey (Glyn Harper) Puffin Books, 2015
Jenny Cooper Le Quesnoy (Glyn Harper) Puffin Books, 2012
Jenny Cooper Gladys goes to War (Glyn Harper) Puffin Books, 2016
Alex Cousseau & Charles Dutertre L’Oiseau blanc Rouergue, 2017
Thierry Dedieu 14-18 Seuil J, 2014
Thierry Dedieu Le Baron bleu (Gilles Baum) Seuil J, 2014
Eric Dodon Jeux de vilains (Patrice Quétard) Beurre salé, 2018
Philippe Dumas Ce changement-là l’école des loisirs, 1990
Charles Dutertre L’Oiseau blanc (Alex Cousseau) Rouergeu, 2017
André François Le Calumet de la paix (François David) Éditions du Rocher, 2002 (Lo Païs)
Fabian Grégoire Lulu & la Grande Guerre l’école des loisirs, 2005 (Archimède)
Bénédicte Guettier Peinture inédite : Trotro s’en va-ten guerre.
Henri Guillemin & Dominique Duplantier Une histoire de l’autre monde Etouvie, 1982 (1942)
Stéphane Heinrich Sylvestre s’en va-t-en guerre Kaléidoscope, 2014
Bruno Heitz 14-18 La Grande Guerre (Dominique Joly) Casterman, 2014 (L’histoire de France en BD)
Ginette Hoffmann Au temps de la Grande Guerre (René Ponthus) Casterman, 2014 (Des enfants dans l’histoire)
Louis Joos Dessin inédit
Louis Joos Raymond Queneau La Renaissance du livre, 2007
Louis Joos Antonin Artaud La Renaissance du livre, 2006
Gary Kelley And the Soldiers sang (J.Patrick Lewis) Creative Editions, 2011 – Creative Paperbacks, 2014
Gary Kelley Harlem Hellfighters (J.Patrick Lewis) Creative Editions, 2014
Georges Lemoine Gravure inédite
Alan Mets Dessin inédit
Nathalie Novi On n’aime guère que la paix (Jean-Marie Henry & Alain Serres) Rue du monde, 2003
Pierre Jacques & Jules Ober Petit soldat Seuil, 2018
Aline Pallara Le cœur en bataille Une histoire d’amour en 14 ( Isabelle Wlodarczyk) Oskar, 2016
Pef Zappe la guerre Rue du monde, 1998
Pef Maudite soit la guerre Rue du monde, 2014
Pef Ma Guerre de 100 ans Gallimard, 2014
Joe Sacco La Grande Guerre Le Ppremier jour de la Bataille de la Somme Futuropolis & Arte éditions, 2013
Marie de Salle & Sandrine Place Pipo, chien de guerre La Renaissance du livre, 2014
Selçuk Guerres et paix (Jean-Louis Maunoury) Motus, 1997
Fred Sochard Le Casque d’Opapi (Géraldine Elschner) L’élan vert, 2014
Olivier Tallec Mercredi à la librairie (Sylvie Neeman) Sarbacane, 2007
Tardi Voyage au bout de la nuit (LF Céline) Gallimard & Futuroplis, 1988
Zaü La Maîtresse ne danse plus (Yves Pinguilly) Rue du monde, 2014
Zaü Te souviens-tu de Wei (Gwenaëlle Abolivier) HpngFei, 2016
Zaü La Guerre en mille morceaux (Alain Serres) Rue du monde, 2018
Zaü Projets
Documentaires & catalogues
Collectif sous le direction de Guillaume Doizy & Pascal Dupuy La Grande guerre des dessinateurs de presse PURH, 2016
Annie Renonciat, Viviane Ezraty & Françoise Lévêque Livre mon ami 1914-1954 Agence culturelle de Paris, 1991
Stéphane Audouin-Rouzeau La Guerre des enfants 1914-1918 Armand Colin, 1993
Dominik Dendooven & Piet Chielens La Première guerre mondiale – Cinq continents au front Racine, 2008
Emmanuel Pollaud-Dulian Le Salon de l’araignée 1920-1930 Michel Lagarde, 2014
Didier Daeninckx 1914-1918 La Pub est déclarée Hoëbeke, 2013
Isabelle Clarke & Daniel Costelle Apocalypse La Première guerre mondiale Flammarion, 2014
Fabian Grégoire et Philippe Brochard La Première guerre mondiale l’école des loisirs, 2018
La Première guerre mondiale Gallimard J, 2008 (Les Yeux de la découverte)
La Première guerre mondiale Nathan, 2014 & 2018 (Questions réponses)
Manon Pignot La guerre des crayons Quand les petits parisiens dessinaient la grande guerre Parigramme, 2004
par : L'Ibby lit
Revue